Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dans Le Texte

1 juin 2013

Chronique d'Hiver Paul Auster

chronique-d-hiver-3788923-250-400

Pour commencer, l'excellentissime Chronique d'Hiver de Paul Auster.

" Tu aimerais savoir qui tu es."

" (...) et tu as par conséquent décidé en toute conscience d'être tout le monde, d'englober tout le monde en toi afin d'être plus pleinement et plus librement toi-même, car savoir qui tu es reste un mystère que tu n'as aucun espoir d'élucider un jour."

" (...) elle a été pour toi, à l'époque où tu étais un nourrrisson et pendant ta petite enfance, une mère passionnée et dévouée, et tout ce qu'il y a de bon en toi aujourd'hui, toutes les forces que tu peux t'attribuer ont leur origine dans ce temps qui précède l'époque à partir de laquelle tu es en mesure de te souvenir de qui tu étais."

" Il y avait trois personnes en elle, trois femmes distinctes qui ne semblaient pas reliées les unes aux autres, et quand, en grandissant, tu as commencé à la voir différemment, pas seulement comme quelqu'un qui était ta mère, tu ne savais jamais quel masque elle allait porter tel ou tel jour."

" Cette nuit-là, vous avez tous été un peu pris de folie mais la situation était si sombre et si insupportable que vous aviez besoin de ce petit grain de folie, et, bizarrement, ta mère a réussi à trouver la force pour le produire."

" A la lumière de tes échecs passés, de tes erreurs de jugement, de ton incapacité à te comprendre et à comprendre les autres, de tes décisions impulsives et incohérentes, de tes gaffes dans les affaires de coeur, il semble curieux que tu aies abouti à un mariage qui dure depuis aussi longtemps. Tu as tenté de démêler les raisons d'un revirement de fortune à ce point innatendu, sans jamais réussir à trouver de réponse. Un soir, tu as rencontré une inconnue et tu es tombé amoureux d'elle - et elle de toi. Tu ne le méritais pas, mais rien non plus ne s'opposait à ce que tu le mérites. C'est tout simplement arrivé, et rien ne peut rendre compte de ce qui t'es arrivé, sinon la chance."

" (...) tu t'es trouvé en train de tomber dans la fissure ouverte entre le monde et le mot, dans le gouffre qui sépare la vie humaine de la capacité à comprendre ou à exprimer la vérité de la vie humaine (...)."

 

 

Publicité
Publicité
Dans Le Texte
Publicité
Archives
Publicité